Médium

La Nihonga, le procédé.

L`origine de la Nihonga remonte à l`an 600 après Jésus-Christ. C`est avec la venue du Bouddhisme via l`Inde, la Chine et la Corée que ce type de peinture apparût au Japon. Alors utilisé comme moyen de représentation des icônes bouddhiques, cet art essentiellement religieux fut, avec le temps, adopté par les nouveaux disciples et récupéré par les artistes.

Avec la peinture vinrent l`encre, le papier, les pinceaux et les couleurs d`origine minérale. Les pierres et les terres sont broyées en poudre de différentes moutures. Elles sont préparées au fur et à mesure de leur emploi, dans une soucoupe de porcelaine tiède, en ajoutant le liant, une résine animale, puis de l`eau froide.nihonga matériel 01

Chaque substance possède ses caprices. L`humidité, la température ambiante, ainsi que l`humeur du pratiquant agissent sur les matériaux. De nature et de densité différentes, elles ne se mélangent pas. Elles sont appliquées par couches successives, tenant compte de l`opacité des unes et de la transparence des autres.

Le support à peindre est principalement de papier japonais fait de fibres longues et résistantes, le kozo. Le papier est marouflé sur bois ou sur toile. La feuille d`or, d`argent et certains alliages sont intégrés au médium en cours de travail avec les pigments

Œuvres de la terre

L’homme premier, primitif en ses moyens mais non dans sa richesse d’être, a reconnu dans son milieu les couleurs brutes des toutes premières représentations picturales. L’élaboration des Oeuvres de la Terre contient un langage pictural où elle explore la mémoire primitive, porteuse des transformations de la terre et des légendes de l’humanité. Les couleurs minérales, permanentes et mutantes, existent depuis toujours dans la géologie des Appalaches. Leurs propriétés fines révèlent une lumière d’origine, et caractérisent un langage artistique enraciné, porteur de la Beauté.

Praticienne assidue du procédé millénaire de la Nihonga — une approche traditionnelle japonaise de l’utilisation des couleurs de la terre, elle propose des espaces, où couleur et lumière s’organisent comme au commencement : la couleur avant la forme, pour mesurer l’étendue infinie ou la profondeur insondable.

Elle exploite au maximum les propriétés de la matière-couleur, pour sa richesse et son pouvoir d’évocation : la mouture cristalline de l’azurite et de la malachite pour les bleus et les verts, de l’oeil-de-tigre pour les bruns ambrés; la densité opaque des terres d’ocre et des oxydes de fer rouges sur lesquels se joue le reflet satiné des poudres de mica ou du nacre de perle irisé, sur le bleu sombre et profond de l’indigo, seule couleur végétale utilisée. Les éclats de métaux, fragments telluriques argentés, cuivrés et dorés, surgissent et s’intercalent, déjouent les angles de réflexion comme des réalités virtuelles. Les matières glissent, se confondent et se soutiennent pour créer ainsi grâce au liant — une résine organique — et à l’eau, des terres d`atmosphère, habitées d`observations botaniques ou d`envolées abstraites.

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